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2 ans que le burn out m'a brisée! 2 ans sans travailler!

je suis passée par divers sentiments: tout d'abord la honte, la culpabilité, la sensation de ne pas avoir été à la hauteur.

Le burn out est un véritable tsunami, il faut l'avoir vécu pour réaliser à quel point ce dernier laisse des traces.

Alors mes chers collègues surtout arrêtez vous avant qu'il soit trop tard.

Et avant toute chose, nous ne sommes pas parfaits, nous ne pouvons pas sauver tous les élèves, ne vous laisser pas croquer par la machine infernale de notre administration.

Travailler plus encore voilà ce que nous dit notre super ministre, ex directeur de l'ESSEC!

Beh voyons! alors quand on est un bon petit soldat comme moi avec une fâcheuse tendance à vouloir tout faire à la perfection, à ne pas avoir confiance en moi et n'âtre jamais satisfaites de mon travail et bien on se fait prendre au jeu.

J'ai une énorme pensée pour tous ceux qui se sont mobilisés et ont suivi les mouvements de grève, ne lâchez rien, cessez d'être des bons petits soldats, croyez à vos valeurs profondes et surtout ne laissez personne les remettre en question sous peine de finir burné!

Pourquoi ce silence, parce que mon burn out m'a conduit au point de non retour, réveillant chez moi une anorexie. durant 2 ans j'ai perdu entre autre mes capacités cognitives, difficile de lire, de me concentrer...

Malgré l'arrêt j'ai continué à me mobiliser, aller dans ma classe, acheter énormément de matériels car maclasse n'en contenez pas beaucoup, préparer les outils, les programmations pour la super ZIL qui m'a remplacée. Impossible pour moi de lâcher.

Alors, je me suis retrouvée 25 semaines hospitalisée avec un IMC rendant mon pronostic vital engagé. 

Le burn out est également une sorte de révélateur, il n'arrive pas par hasard.

Cela faisait 25 ans que je vivais une vie difficile sans jamais m'écouter, je gérais tout seule, y compris de lourds traumatismes que j'avais préféré occulter, c'est bien plus commode.

Et le travail et toute l’énergie déployée fut aussi un bon moyen de rester amnésique.

Le burn-out a réveillé chez moi un mal perfide, l'anorexie puis a entraîné une fibromyalgie.

Aujourd'hui, ce burn-out m'a appris énormément et m'a changé en profondeur.

Je ne serai plus jamais la même personne. Si j'arrive à retrouver le chemin de l'école, je défendrais mes valeurs offrir aux élèves un cadre bienveillant, leur donner confiance en eux, leur apprendre l'empathie, la tolérance, et à gérer et accepter d'accueillir leur émotions.

Je veux les voir sourire, je veux les sentir curieux, leur donner l'envie d'apprendre.

je le ferais à ma façon en respectant l'enfant afin qu'ils deviennent élèves.

et concernant notre chère administration, je privilégierais le bien être des enfants avant tout.

Je démarre du bénévolat en association en Janvier pour aider des enfants en difficultés et en attendant ma reprise j'irais continuer à observer dans les classes pour apprendre de mes pairs. J'envisage également l'école à l'hôpital.

Malheureusement mon état de santé ne m'a pas permis de reprendre en Septembre, ma reprise ayant été rejetée par l'expert. Alors, j'essaie de décrocher pour pouvoir mieux repartir

Après un bon burn out ayant entraîné tout un tas de pathologie, je suis en CLM!!! et ALD.

Mais j'ai eu l'immense bonheur d'apprendre que j'ai réussi à obtenir un poste définitif en maternelle pour la rentrée 2018/2019.

Le rêve!!!! J'aurais des PS/MS. Le double niveau me fait un peu peur mais bon je suis une vieille bébé prof.

Je me suis équipée de -vers les maths ACCES PS et MS

                                     - Vers la phono MS ACCES

                                     - vers l'écriture MS ACCES le pack

                                    -Scène de langage PSMS ACCES

                                    -Sciences à vivre ACCES maternelle (celui là je l'avais déjà)

                                    -Vers l'autonomie TPS PS MS GS le pack.

L'année de T1 est difficile. Le professeur des écoles débutant a voulu bien faire trop bien faire et parfois le résultat n'atteint pas ce qu'il avait projeté. Ce dernier est bienveillant avec ses élèves mais  n'applique pas cela avec lui-même. La perfection n'existe pas! surtout en début de carrière et puis dans le fond est-ce vraiment important...

Ce professeur des écoles aime sincèrement ses élèves même ceux qui explosent la classe et rendent son enseignement difficile car c'est ceux-là même qui ont le plus besoin de son attention.

Il aime leur proposer des projets mais bien souvent il est  freiné par manque de confiance en lui.

Mais, aujourd'hui ce professeur des école T1 est épuisé, vidé, parfois des larmes coulent sans raison. 

Il a pensé  tout lâcher, abandonner. Son corps lâche, son cerveau beugue, il n'y arrive plus.

Il s'est infligé des heures de travail depuis plusieurs années, l'année de M1, l'année de PES.

Il craque, il a honte, il culpabilise. Il pense à ses élèves, les séquences qu'il a préparées, ce qui ne pourra peut être pas partager avec eux. La culpabilité est dévastatrice mais elle le ronge.

Il n'arrive pas à lâcher alors c'est son corps qui lâche. 

Comment réapprendre à travailler sans s'oublier, comment apprendre à improviser, à se laisser libre parfois, à ne pas courir après le temps, à dire non!

Car bien souvent ce jeune T1 a un emploi du temps de 1er ministre, plusieurs écoles qui ont des exigences. Ce T1 doit gérer plusieurs élèves, collègues, réunions...

Parfois il se sent seul, le travail d'équipe n'est pas le même partout...

Comment redevenir léger, comment reprendre du plaisir à faire classe sans se laisser bouffer par le stress. Et bien ce jeune T1 a tout à apprendre...

Qui parmi vous n'a pas douté de son choix en tant qu'enseignant. Parfois je me sens nulle, inefficace peu performante.Parfois je rentre chez moi et je me dis que mes élèves méritent tellement mieux! 

Parfois j'ai pensé tout arrêter alors que je suis juste T1. Pour quelles raisons plein à vrai dire!

Je ne me sens pas assez compétente, je mets du temps à préparer, parfois obtenir le calme est difficile. Parfois je me réveille la nuit en me disant que j'ai oublié de faire quelque chose d'important pour mes élèves. 

La formation m'a paru insuffisante mais en même temps c'est en enseignant que l'on devient enseignant. Alors oui je l'avoue bien souvent je doute, je me remets en question sans cesse.

Ai-je bien fait de prendre ce chemin? et bien je pense malgré tout qu'il faut continuer à se battre à y croire un peu plus, donc pour tous ceux qui  qui doutent d'eux-mêmes en début de carrière apprenez à être plus tolérant et bienveillant avec vous-mêmes.

Je suis très bienveillante avec mes élèves mais le suis-je avec moi-même et bien non!

Je lis souvent des posts qui parlent du métier en le montrant merveilleux et là je me sens à part car oui je l'avoue parfois je doute, parfois je suis triste, je me sens seule en tant que bébé enseignante.